Prologue
Prologue
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agement assis, les enfants du village de Kaukilleth attendaient. Enfin, le vieux Barumbar fit son entrée, drapé dans son costume de conteur. Il lança dans les flammes ce qui semblait être un morceau de bois et aussitôt, celles-ci prirent une teinte verte en dansant dans la pénombre. C’était le signal, le conte allait commencer. La voix cassée du vieillard s’éleva et le silence se fit autour de lui.
« On raconte, dit-il, que notre planète, la Matruche, est fille de l’eau. Auparavant, tout ce que vous voyez ici n’existait pas. Aucun arbre, aucune plante… jusqu’au jour où la Matruche jaillit.
– Comment ça « jaillit » ? demanda un jeune garçon. Ca jaillit pas comme ça, un monde.
– Eh bien si, mon cher Essilus, la Matruche si. Je n’y peux rien. C’est scientifique. Tous les sages du pays te le diront. Notre planète sortit des eaux comme un bouchon de Champomel jaillit de sa bouteille. Et, maintenant que j’ai répondu à ta question, puis-je reprendre le cours de mon histoire ?
– Oui, grand Barumbar.
– Je disais donc : la Matruche jaillit. Elle s’éleva d’un coup, toute faite, avec ses maisons, ses champs, ses tours… tout sauf ses habitants. La Matruche était une planète déserte, dégoulinante d’eau du fait de sa récente naissance, mais déserte. Mais grâce au bienfaisant Astre Vert, elle sécha bien vite et devint habitable. Toutes sortes d’êtres vivants apparurent alors.
– Comment ça « apparurent » ? intervint de nouveau le jeune garçon.
– Bon, ça suffit, laisse moi continuer. Si ça ne t’intéresse pas, tu peux toujours partir.
– Non, non, répondit Essilus, qui ne put s’empêcher de penser que si le vieux Barumbar ne répondait pas à ses questions, c’était parce qu’il n’en savait rien.
– Bien. Humains, elfes, géants, centaures et toutes les autres créatures apparurent. »
Barumbar marqua une pause et regarda les enfants. Il continua :
« Mais savez-vous pourquoi je vous raconte tout cela ?
– Non, répondirent en chœur les enfants.
– Moi si, fit Essilus. C’est peut-être pour qu’on soit sages pendant que nos parents assistent au conseil villageois…
– Euh, oui… entre autres ! concéda Barumbar. Mais je voulais dire : savez-vous où je veux en venir ?
– Non, répondirent en chœur les enfants.
– Eh bien, figurez-vous que quelques temps après son apparition, la Matruche faillit être détruite, avalée, aspirée…et voici ce qui arriva, et comment un groupe d’aventuriers sauva notre planète… »